Une arrivée pas si idyllique…
Lévis, 21 décembre 2020, 19h45. Enfin nous montons les marches de notre nouveau cocon. Tellement d’attente, tellement de stress, tellement de moments d’incertitude, de doute, de désespoir, de désillusion… Cette année 2020 aura été difficile et éprouvante pour tout le monde, pour des raisons différentes, à des niveaux différents. Pour nous c’est le projet de toute une vie qui se jouait : toutes nos économies, la vente de notre maison. On plaque tout, on quitte nos boulots, on vend la maison, on repart de zéro, et on embarque nos trois enfants dans cette aventure incroyable et risquée. Alors oui, l’année 2020 nous a éprouvé et a bien failli parfois nous faire baisser les bras, mais nous avons été plus forts, et nous sommes là, en bas de ces marches. Il fait nuit, il fait froid, on est nazes, mais on y est ! Un mélange de fierté, de soulagement, d’apaisement et d’excitation.
On entre enfin, avec nos 14 valises, nos trois enfants fatigués, nos yeux cernés et nos émotions toutes chamboulées. Nous avions eu un énorme coup de cœur pour cet appartement. Nous en sommes tombés amoureux dès le départ, à distance, par photos et visio, et avons pris l’énorme risque de signer le bail dès le mois de septembre sans être certains que nous réussirions à arriver enfin. C’était un gros coup de poker. On a douté, on a pleuré, on a regretté, puis on s’est relevé et on a avancé. Et là, vous allez enfin comprendre pourquoi nous avons pris beaucoup de retard pour vous donner des nouvelles et pour mettre à jour ce blog. Nous sommes passés de l’excitation, du bonheur d’être arrivés, de la satisfaction d’avoir réussi, à la colère, la déception et la frustration. Grosse, grosse douche froide.
L’appartement est magnifique, ça ne fait pas de doute, et nous y serons heureux, mais, pas tout de suite ! Pour information, il faut savoir qu’au Québec il n’y a pas d’état des lieux pour les logements, ni entrant ni sortant, et visiblement la locataire précédente en a largement abusé !!! L’appartement est dans un état pitoyable, indescriptible, dégueulasse. Elle nous a gentiment laissé du gros bordel : sur la terrasse des canapés foutus, une poussette, un congélateur plein de bouffe pourrie… Il y a eu des tentatives de peinture sur les murs mais ça n’est soit pas fini, soit très mal fait. La douche est tellement sale et les joints moisis que je préfère encore me laver à la lingette, lingette bébé, lingette hydroalcoolique, lingette de ménage au citron, à la lavande ou au pin des Landes, peu m’importe, mais pas cette douche ! Il n’y a plus de pommeau de douche dans la baignoire. Elle nous a vendu des télés, mais elle n’a pas laissé les télécommandes. Elle devait laisser les rideaux, mais ils n’y sont pas. Les vitres, les rebords de fenêtres, les lustres sont dans un état de saleté que j’aurai du mal à décrire. Et j’en oublie certainement. Je vous mets des photos histoire d’illustrer, car il faut le voir pour le croire. Je craque, je pleure, la fatigue de cette longue journée, le décalage horaire, et cette douche glacée, c’est trop dur à encaisser. Une équipe super s’est chargée de nous meubler avant notre arrivée et de nettoyer au max les toilettes et les sols. Tout ce qu’ils ont fait eux est parfait : nous avons des lits neufs et faits et tous les meubles et l’électroménager qu’il nous ont livrés sont top. Et heureusement qu’ils étaient là pour limiter la casse et faire en sorte que le pire soit un peu moins pire. Mais leur job n’est pas de remettre en état un appartement aussi sale et encombré. Chaque placard cache une surprise : des pots de peinture partout, des chaussures, des cartons plein de bordel, une cocotte remplie de bouffe brûlée et pourrie (une grande et belle cocotte Le Creuset en plus, quelle connasse décidément, j’aurai bien garder la cocotte moi… mais à la réflexion, non merci !), des crottes de chats, des mouches mortes… un remake de l’émission « c’est du propre » mais sans Danièle et Béatrice pour récurer à notre place.
La soirée a donc été difficile, très difficile. Le lendemain, on décide, malgré la colère, la déception et l’amertume, de se remonter les manches et de prendre le problème à bras le corps. On ne se laissera pas abattre, on ne se laisse jamais abattre, alors tout le monde s’y met : peinture, gros nettoyage, débarrassage ….. Entre temps, les enfants on décoré le sapin, parce qu’on oublie pas non plus que dans deux jours c’est Noël, et on compte bien faire en sorte de garder l’esprit de Noël malgré tout ! On fait intervenir le propriétaire pour qu’il débarrasse la décharge qui est censée être notre nid douillet. Il nous dira plus tard qu’il a même retrouvé des couches de bébé sales dans les canapés 🤮🤮🤮. Je ne suis là pour faire le procès de personne : qui est le plus coupable ? L ‘ancienne locataire ? Le propriétaire qui n’a pas surveillé l’état de son logement avant de le relouer ? Les deux ? Bref, nous décidons de ne pas perdre notre énergie à chercher des coupables et nous mettons plutôt toutes nos forces pour rendre ces lettres de noblesse à ce magnifique appartement. Pour rappel, nous sommes en quatorzaine obligatoire du 21 décembre au 4 janvier, avec interdiction formelle de sortir de notre logement. Nous sommes donc emprisonnés dans ce bordel et cette crasse sans possibilité de sortir se changer les idées et sans même pouvoir acheter de quoi faire le ménage et les travaux nécessaires. Une petite dépression peut-être ??? Heureusement, grâce au propriétaire visiblement un peu pris de remords et qui réagit enfin, et grâce à un petit réseau de connaissances « réseaux sociaux », et surtout grâce à nos nouveaux voisins adorables, nous sommes régulièrement approvisionnés en produits de nettoyage, bricolage, bouffe et petites douceurs qui nous remettent du baume au cœur. Après 10 jours intensifs de nettoyage approfondi, de petits travaux et de montage et installation des meubles péniblement commandés sur Amazon ou Ikéa avec la galère des livraisons et des paiements (CB française + adresse au Québec = alertes à la fraude = blocages de paiements, suppressions des commandes, appels au service des fraudes de la banque etc… youhouuuuuu), nous commençons enfin à nous sentir chez nous et à être bien !
Mission cuisine : enlever les feuilles de sopalin dégueux collées au scotch au dessus de TOUS les placards… ne me demandez pas pourquoi ! Inutile de préciser l’état de la hotte Je pense qu’il y avait des organismes vivants sur ces lustres… au secours Équipe peinture Équipe nettoyage : ça frotte, ça frotte
Ni le pangolin ni la crasse et les couches sales n’auront raison de notre motivation et de notre envie de vivre cette aventure à fond, avec autant que possible de l’optimisme et un max de fun !!! Bienvenue chez nous. Dans quelques jours, nous serons libres.
5 commentaires
Michaël ALVES
Gnégné les caribous. Bon, je découvre cet article dont j’ignorais jusqu’à présent l’existence. Donc en gros, ca été la fête dès le début. Putain, j’imagine la désillusion en arrivant et la colère qui a dû monter. Bon épisode fini j’imagine. Ca a l’air de pas trop mal se passer maintenant. Et dans 3 jours, un mois que vous serez là-bas. Déjà !
Bon allez la bise les loulous.
PS : si vous avez une recette de caribounade flammande, je suis preneur. 🙂
Jérémy
Et oui ! Ça n’a pas été facile au début, mais maintenant tout va mieux.
PS: je sais pas encore si le caribou se mange ici… 🤔
Julie
Allô 👋
Bienvenue au Québec ! Je connais très bien le lieu, nous sommes à 5 minutes de chez vous !
Pour nous aussi l’arrivée n’a pas été idyllique du tout ! Je comprends ta colère ! Ça va faire 1 an qu’on est là, mi février.
J’ai une page Facebook: il était une fois le Canada et sur insta aussi. Au plaisir d’échanger avec toi et de se rencontrer! 🙂
Séverine
Allô Julie,
J’espere que pour vous tout va bien maintenant, c’est vraiment frustrant un début aussi difficile mais on s’accroche et on compte bien profiter au maximum de cette aventure.
Je vais aller voir ta page Facebook 😉
Au plaisir.
Séverine
Ping :