Un vent de liberté souffle (et il fait frette)
Comme nous l’a imposé le gouvernement canadien, nous sommes donc restés en quarantaine obligatoire pendant 14 jours (appelée très justement quatorzaine), jusqu’au 3 janvier inclus. Pour rappel, nous sommes arrivés le 21 décembre 2020. Quatorzaine stricte, interdiction de sortir, même pour les courses ou promener le chien (bon ok, on a pas de chien, mais c’est un détail !). Nous nous sommes donc fait livrer l’épicerie, par les magasins ou par de gentils voisins, nous avons nettoyé et aménagé notre nouveau cocon. Pendant cette quatorzaine, nous sommes tenus de répondre à un questionnaire sur l’application gouvernementale ArriveCan : confirmation de coordonnées, déclaration de symptômes éventuels… Mais pour nous pas d’appels du gouvernement ou même de visites des forces de l’ordre comme ont eu certains d’après ce qu’on a lu sur les réseaux sociaux ; c’était donc plutôt simple à gérer.
Par contre, ce qui est moins simple à gérer lors d’une quatorzaine dans un pays qui n’est pas le sien, sans carte de paiement locale et sans pouvoir sortir, ce sont les achats. Oui on s’est fait livrer, oui nous avons été aidés par des voisins adorables, oui on a fini par y arriver, mais putain, OUI on a galéré !!! C’est rien de le dire. On est venu avec nos valises, mais inutile de préciser qu’on a pas traîné des saladiers, des casseroles, des radios réveil, des lampes, et j’en passe… Bref : prenez le temps de regarder autour de vous et de faire le bilan de tout ce que vous utilisez au quotidien. Et bien nous n’avions rien ou presque de tout ça. On repart de zéro, et c’était bien l’idée du projet donc là, pas de soucis, mais il n’était pas prévu que ça soit aussi compliqué de s’approvisionner !!! Et puis au passage, on s’est pas expatriés à Hawaï hein (même si l’idée n’est pas si désagréable que ça), et il faut aussi qu’on s’équipe en chaussures et vêtements adaptés au climat ! Pour faire long, pour ouvrir un compte et obtenir une carte de paiement, il faut un rendez-vous physique dans notre banque, ce qui (si vous avez bien suivi) ne sera possible qu’en sortant de quatorzaine (ça dépend de l’établissement bancaire) Donc pendant toute notre « détention provisoire », c’est le bordel : il faut trouver des magasins qui acceptent une carte de paiement française ET qui livrent à domicile. Nous avons donné gros à Jeff Bezos, pas trop le choix, Amazon semblait une bonne alternative pour se procurer facilement ce dont on avait besoin. Mais là, ce géant du tout accessible et de la consommation facile s’est révélé être une source d’ennuis aussi grosse que son chiffre d’affaires !!! Cartes bloquées, puis compte Amazon bloqué = livraison annulées. Et oui, adresse au Québec mais carte française = alertes à la fraude !!! Youhouuuuu ….. Et alors me direz-vous ? C’est plutôt rassurant, ça veut dire qu’on ne peut pas se faire pirater sa carte. OK. Et quand on leur explique gentiment la situation au téléphone pendant de longues minutes et qu’ils nous assurent qu’ils vont débloquer la situation, on y croit !!! Alors oui, ça pour débloquer la situation, ça a été débloqué : on a reçu tous les articles en double !!! On a payé double aussi du coup, sinon c’est pas rigolo ! Alors là on se dit bon OK, ça a merdé mais au moins c’est débloqué, du coup (parce qu’on est un peu naïfs – je ne vous autorise pas à dire cons), on se dit : on va commander encore deux trois trucs qui nous manque… Et paf ! Fausse bonne idée : alerte à la fraude, le running gag… si j’avais pas autant eu envie de pleurer et de péter les dents (et les genoux) de Jeff, j’en aurais presque ri !!!
Nous avons donc survécu à l’appartement témoin de c’est du propre à notre arrivée, à une quatorzaine stricte, aux commandes bordéliques, aux blocages de comptes, au décalage horaire, et j’en passe… Mais aussi et surtout nous avons survécu à trois enfants de 8, 11 et 14 ans sans quasiment aucun jouet, sans télé et sans Internet pendant les premiers jours ! Inutile donc de préciser que ce 4 janvier 2021 notre libération était plus que nécessaire. Nous avons fait soft pour cette première sortie, confinement oblige, et aussi parce que nous n’avions pas encore de voiture. Mais cette magnifique promenade de plus de deux heures dans notre quartier était vraiment très agréable. Nous avons été guidée par notre bienveillante et sympathique voisine Marielle qui nous a fait faire le tour de notre nouvel environnement. Nous constatons à quel point nous sommes proches du fleuve St Laurent, et il est vraiment superbe. On a pas chaud, après 14 jours renfermés forcément ça pique un peu, mais on s’en fout, on est là, on est libres, on va être heureux, et on l’a bien mérité ! Le lendemain, nous avons loué une voiture pour profiter de cette liberté avant d’attaquer les écoles et la vie « normale ». Pour l’instant, il y a comme un petit goût de vacances dans l’air, et on compte bien en profiter. Le 6 janvier, direction les chutes de la Chaudière. Un petit paradis à seulement 20 minutes de chez nous… Je vous raconte ça très vite ️
Un commentaire
Leveque
Lecture très sympathique sur l aventure des merluches…. Bonne continuation dans votre aventure !